Cultivons l’esprit coopératif.
Récoltons la fête.
2025 a marqué l’Année internationale des coopératives initiée par l’ONU, une occasion unique qui nous a permis de mettre en lumière les personnes qui construisent, chaque jour, un avenir plus juste et durable.
Let’s Coop, ce fut une première en Occitanie, un événement original qui a rassemblé celles et ceux qui font vivre le mouvement coopératif.
L’aftermovie de l’événement est à retrouver juste ici, pour revivre en images l’énergie de cette première édition.
Pour retrouver les échanges, les synthèses ainsi que les temps forts de notre événement, c’est juste ici !
Conférence introductive : Le modèle coopératif comme réponse aux dérives du capitalisme
À la suite de la conférence de Jacques Prades, économiste spécialiste de l’économie sociale et solidaire, Fanny Monod-Mitrev, facilitatrice graphique chez Percolab, a réalisé une fresque récapitulative. Elle synthétise les grands points de son intervention, ainsi que les échanges avec le public. Une manière visuelle et accessible de garder une trace de ce moment riche en réflexions.
Atelier n°1 : Salarié·es et bénévoles dans les SCIC : construire ensemble ?
Le bénévolat reste un moteur essentiel de nombreuses coopératives, mais son visage change. Moins disponible, parfois moins impliqué dans le pilotage, le bénévole d’aujourd’hui cherche souvent des formes d’engagement plus ponctuelles, plus concrètes.
Dans les récits de Citoy’EnR, EMIP ou La Chouette Coop, on perçoit des chemins variés : ici, une association de préfiguration qui a permis un essor économique ; là, une gouvernance repensée après des tensions ; ailleurs, une difficulté à recruter sur des missions techniques.
La cohabitation entre salarié·es et bénévoles demande des ajustements constants, sur le plan juridique, organisationnel et humain. Ce n’est pas un modèle figé, mais une construction en mouvement. L’enjeu : maintenir des espaces de participation réelle, sans opposer engagement bénévole et professionnalisation croissante des coopératives.
Atelier n°2 : La gouvernance dans les coopératives
La gouvernance, ce n’est pas une case à cocher ou une réunion de plus. C’est le cœur politique du projet coopératif. Dans cet atelier, les échanges ont montré à quel point les formes que prennent nos décisions, nos rémunérations, nos achats… reflètent ou trahissent ce que nous voulons faire advenir.
Choisir ses fournisseurs en SCOP ou dans le domaine de l’ESS, limiter les écarts de salaire, faire entrer les salarié·es et les parties prenantes dans les décisions : voilà des actes profondément politiques. Mais ils ne vont pas de soi. Ils demandent une culture commune, du temps, des outils, et surtout la volonté de partager le pouvoir. Car même en coopérative, la tentation de la verticalité existe. Pourtant, c’est dans la mise en tension entre efficacité et démocratie que naissent des organisations vivantes, créatives, justes. Oser une gouvernance partagée, ce n’est pas ralentir : c’est construire une puissance collective durable.
Atelier n°3 : Coopérer pour mieux régner ?
Cet atelier a posé une question essentielle : la coopération peut-elle être un levier de transformation systémique, et si oui, comment la faire advenir dans un monde contraint par des logiques concurrentielles et bureaucratiques ?
Les témoignages, de la Ville de Blagnac à la Maison du Vélo, en passant par les Ateliers de la Liberté (biscuiterie en coopérative), ont révélé que les coopérations les plus puissantes sont souvent les plus ancrées localement. Ce n’est pas en copiant des modèles tout faits, mais en bricolant, en osant faire avec les moyens du bord, que des alliances solides se tissent. L’État et les règles ne facilitent pas ces dynamiques : appels à projets formatés, injonction à la performance, compétition pour les financements. Pourtant, face à ces obstacles, les coopératives résistent, inventent, mutualisent. Elles construisent un marché intérieur coopératif, affirment leur rôle politique, et reprennent place dans l’espace public. Car coopérer, c’est résister. Et mieux régner ensemble, c’est sortir de la logique de domination pour faire exister d’autres rapports au pouvoir et à l’économie.
Atelier n°4 : Quelle pub pour les coopératives ?
Peut-on faire de la publicité sans trahir ses valeurs coopératives ? Faut-il renoncer à la com’ de masse, ou l’utiliser avec discernement pour visibiliser nos modèles ? Cet atelier, mené par deux coopératives de communication, a ouvert un débat salutaire.
Car la pub n’est pas neutre : elle peut servir l’ego, l’ultra-consommation, et enrichir les géants du numérique peu portés sur l’éthique. Mais elle peut aussi transmettre une parole collective, faire connaître des projets qui changent la donne, créer de l’envie et de l’adhésion. Ce qui compte, c’est le sens que l’on met dans les récits, les canaux qu’on choisit, les valeurs qu’on transmet. Plutôt que d’avoir honte de se vendre, les coopératives gagneraient à revendiquer leur fierté, à s’armer de récits justes et puissants, et à travailler ensemble pour sortir de la marginalité. Car si nous ne racontons pas nos histoires, d’autres le feront à notre place et souvent de travers.
Atelier n°5 : Visite de la coopérative d’habitant.es Abricoop
À Abricoop, l’habitat n’est pas qu’un toit, c’est un projet de société. En choisissant la forme coopérative, les habitant·es ont fait le pari d’un logement anti-spéculatif, écologique et solidaire. Depuis 2018, ils et elles expérimentent une autre manière d’habiter, entre espaces privés et lieux partagés (salle commune, chambres d’amis, buanderie, jardin…).
Mais ce qui fait surtout la richesse du projet, c’est l’organisation collective. Réunions plénières, prises de décision au consentement, etc. : la vie quotidienne repose sur l’autogestion et la coopération. Le groupe connaît cet adage de la maturité coopérative «la coopération n’est pas l’art de se mettre d’accord, mais l’art de bien vivre les désaccords. »
Abricoop ne s’arrête pas à ses murs : ses habitant·es portent aujourd’hui un nouveau projet, Fonsica, pour sortir des locaux commerciaux du marché spéculatif. Une manière de prolonger l’engagement au-delà du logement, et de faire de la ville un espace à réinventer, ensemble.
Atelier n°6 : Rencontrons-nous
Grâce à cet atelier au format “speed-dating”, les coopératives du territoire ont pu se rencontrer, échanger et imaginer des collaborations concrètes.
Table ronde : Coopération : nouvelle loi de la jungle
Pour conclure Let’s Coop, cette table ronde a réunit Hélène Cabanes, chercheuse en sciences sociales, Chahin Faïq, secrétaire général des Licoornes et Laurent Chauveau, co-gérant de la scop Ecozimut. À l’heure où même les entreprises classiques se revendiquent d’intérêt général, comment les coopératives peuvent-elles affirmer leur différence et porter un vrai projet de transformation sociale ? C’est sur quoi ils ont pu débattre et interagir avec le public.
Animations festives, engagées et soirée survoltée en musique
Les coopératives du territoire et leurs partenaires ont fait le show devant les Halles. Quiz, jeux et animations variées qui ont permis de re(découvrir) le monde coopératif et les sujets qu'ils englobent.
Et pour toujours plus de festivités, nous avons pu compter sur :
- Le vélo sound system Ataraxia : pédalez pour s'ambiancer
- Les grands échassiers de la Compagnie Être Re
- Friperie solidaire de CartouCirc et des Munitionnettes
- DJ set avec Laba & co
Crédit photo : Titouan de Bonneval
Pour plus d’informations :
09 74 19 26 75